PASSEPORT DE COMPETENCES DU CPF: VERS UNE USINE À GAZ BUREAUCRATIQUE À L'ÈRE DE L'IA?


PASSEPORT DE COMPETENCES DU CPF: VERS UNE USINE À GAZ BUREAUCRATIQUE À L'ÈRE DE L'IA?



Le passeport de compétences du Compte Personnel de Formation (CPF) a été présenté comme un outil révolutionnaire pour booster l'employabilité des travailleurs français. Cependant, son évolution actuelle le transforme en une usine à gaz bureaucratique, loin de l'ambition initiale.

Des objectifs louables, une réalité complexe

L'idée de centraliser les compétences et qualifications d'un individu dans un passeport numérique est séduisante. Cela permet en théorie une meilleure lisibilité pour les recruteurs et facilite la recherche de formations adaptées.

Des réformes à double tranchant

En réaction aux escroqueries, le CPF a subi de multiples réformes. Si elles étaient nécessaires pour endiguer les abus, elles ont eu un effet secondaire indésirable : rigidifier le système et le rendre moins accessible.

Conséquences négatives

  • Démultiplication des tâches administratives:
Les organismes de formation et les candidats se retrouvent noyés sous une paperasse fastidieuse et formalités complémentaires de référencement ou d'accès à leur droits (Webinaires, dossiers supplémentaires, France Connect+ etc.).

  • Réduction de l'offre de formation
La concentration de l'offre de formation autour de grands opérateurs limite la diversité et l'innovation pédagogique. 

  • Baisse des commandes:

La complexité administrative et le manque de clarté découragent les utilisateurs. Si la maitrise initiale voulue du budget de la formation dédiée au CPF a été vitale, ces mesures risquent de rendre l'outil moins attractif à longue terme.

Un avenir incertain

Le passeport de compétences, dans sa forme actuelle, risque de devenir un frein à l'employabilité plutôt qu'un accélérateur. Il est urgent de simplifier les démarches et de redonner de la liberté aux acteurs pour retrouver l'ambition initiale du CPF, agilité et décentralisation des échanges.

Un environnement agile et moins centralisé

Pour s'adapter à ce nouveau contexte, rendu encore plus instable avec l'émergence de l'IA, le CPF doit évoluer vers un environnement plus agile et moins centralisé pour adapter les acteurs à ces mutations. 

La mise en place de mesures restrictives et les sanctions communes des fautes de quelques-uns ont un impact négatif sur le paysage des acteurs de la formation. 
La concentration de l'offre entre les mains de grands acteurs industriels de la formation  limite le choix des individus et freine la concurrence avec l'impossibilité pour les petits OF créatifs et moteurs d'innovation de proposer une offre au plus près des besoins de terrain. 

Il est temps de faire évoluer les exigences qualité de l'objectif des moyens de preuve pour satisfaire au processus qualité conformes au référentiel RNQ vers un objectif de résultats où les OF peuvent être évalués sur leur capacité à insérer professionnellement les candidats. Et ce n'est pas un passeport de compétences qui le rendra possible, mais plutôt la qualité de l'accompagnement et la qualité de formation par rapport au métier visé.

SOURCE: www.club-rfp.fr

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