UNE LOI SPÉCIALE PROMULGUÉE EN L’ABSENCE DE BUDGET 2025 : L’ÉTAT FACE À L’URGENCE

UNE LOI SPÉCIALE PROMULGUÉE EN L’ABSENCE DE BUDGET 2025 : L’ÉTAT FACE À L’URGENCE

ILLUSTRATION IA

En l'absence d'un budget pour 2025, le Parlement a adopté une loi spéciale permettant à l'exécutif de continuer à lever l'impôt et emprunter pour financer l'État et la Sécurité sociale. Ce texte a été promulgué par Emmanuel Macron le 20 décembre 2024 depuis Mamoudzou, à Mayotte, où le président a observé les ravages causés par le cyclone Chido.

Le ministre démissionnaire du Budget, Laurent Saint-Martin, a réagi sur X, déclarant que la loi garantissait la "continuité de l’État" mais soulignait son caractère temporaire. Il a insisté sur l'urgence de doter la France d’un budget 2025 et de redresser les comptes publics.

Le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson, a précisé que cette loi spéciale assurait uniquement les fonctions essentielles de l'État et devait être complétée rapidement par un véritable budget.

De son côté, le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a exprimé sur France 2 son souhait d’aboutir à un budget définitif d’ici mi-février, tout en reconnaissant les incertitudes du processus. Il a également annoncé la présentation imminente de son gouvernement, prévue avant Noël.

Selon une analyse récente menée par le Club RFP, une baisse drastique des fonds alloués à la formation professionnelle semble inévitable, du moins jusqu'à la prochaine présidentielle. Les projections indiquent une réduction significative des financements régionaux et nationaux, notamment via France Travail, le dispositif national regroupant les structures d’accompagnement vers l’emploi.

Les budgets régionaux, qui jouent un rôle crucial dans le financement de la formation professionnelle, pourraient être réduits de 15 % à 30 % selon les premières estimations. Les programmes financés directement par l’État via des dispositifs comme le Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) risquent également de subir des coupes importantes. Cette situation menace de freiner des initiatives clés destinées à lutter contre le chômage, en particulier dans les territoires les plus fragiles.

Le Club RFP souligne que ces restrictions budgétaires risquent d'entraîner un ralentissement des objectifs fixés par France Travail, notamment en matière de reconversion professionnelle et de montée en compétences, considérées comme essentielles pour répondre aux besoins d'un marché de l’emploi en mutation.

Cette conjoncture pourrait peser lourdement sur les priorités sociales et économiques, surtout si aucune solution budgétaire durable n’est adoptée rapidement. À défaut, le Club RFP anticipe un creusement des inégalités d’accès à la formation et des tensions accrues sur le marché du travail.

SOURCE: ASSEMBLEE NATIONALE

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