LA RÉGLEMENTATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : UNE COMPLEXIFICATION BUREAUCRATIQUE AU DÉTRIMENT DE L'EXPERTISE MÉTIER
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ILLUSTRATION IA |
La formation professionnelle, pilier essentiel du développement des compétences et de l'employabilité, est aujourd'hui soumise à une réglementation de plus en plus lourde. En effet, l'évolution des normes encadrant la qualité des formations semble dériver vers une complexification excessive, portée par une approche bureaucratique qui met davantage l'accent sur la traçabilité administrative que sur l'excellence pédagogique et technique.
Un empilement administratif justifié par une "expertise" bureaucratique
L'obtention et le maintien des certifications qualité, à l'image du référentiel national qualité (RNQ) indispensable à l'obtention du label Qualiopi, imposent aux organismes de formation un parcours semé d'embûches. Plutôt que de s'appuyer sur une véritable évaluation des compétences transmises, ces référentiels semblent avant tout conçus pour satisfaire une logique administrative de contrôle.
Les organismes de formation doivent aujourd'hui mobiliser d'importantes ressources pour se conformer à des critères à dominante bureaucratique : élaboration de procédures, multiplication des preuves documentaires, justifications interminables. Or, cette approche tend à prévaloir sur le véritable objectif de la formation professionnelle : assurer une transmission efficace des savoir-faire en lien avec les réalités du terrain.
Une évaluation déconnectée des réalités métier
L'une des principales critiques formulées à l'encontre de ce système est l'inadéquation des auditeurs en charge du contrôle de la qualité des formations. Trop souvent, ces derniers sont des spécialistes de la conformité documentaire, sans lien direct avec les métiers concernés par la formation auditée. Cette situation conduit à des contrôles axés sur des critères formels plutôt que sur la pertinence pédagogique et la valeur ajoutée de l'enseignement dispensé.
Il est indispensable que l'évaluation de la qualité d'une formation repose avant tout sur l'expertise métier. Les auditeurs chargés d'évaluer un organisme de formation devraient disposer d'une expérience avérée dans le secteur concerné, afin d'apprécier avec justesse la pertinence des compétences enseignées et leur adéquation avec les exigences du marché du travail.
Vers une évolution nécessaire du référentiel RNQ et du label Qualiopi
Pour garantir une véritable qualité des formations, il est urgent de revoir le système d'évaluation en y intégrant un volet "compétences métiers" des auditeurs. Une réforme du référentiel RNQ devrait permettre d'imposer aux organismes certificateurs l'obligation de recruter des auditeurs possédant une expertise véritable des domaines évalués.
Loin d'un simple exercice de traçabilité administrative, le contrôle de qualité des formations doit être confié à des professionnels capables d'apprécier la valeur ajoutée réelle des formations dispensées. Cela permettrait d'assurer que la certification Qualiopi ne soit pas une simple validation de conformité documentaire, mais un véritable gage de compétence et d'efficacité pour les organismes de formation.
SOURCE: www.club-rfp.fr
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