CHOC DES CULTURES : FORMATION VS IMMOBILIER, LE GRAND ÉCART DES MENTALITÉS

CHOC DES CULTURES : FORMATION VS IMMOBILIER, LE GRAND ÉCART DES MENTALITÉS


En tant que professionnel naviguant quotidiennement entre deux secteurs que tout semble opposer, je suis témoin d'une dichotomie fascinante. D'un côté, le secteur de la Formation Professionnelle. De l'autre, l'Immobilier. Si les deux exigent rigueur et engagement, l'approche business et la perception de la valeur y sont radicalement différentes.

Fort de cette double casquette, je souhaite partager un éclairage sans filtre sur ces deux mondes.

1. La lourdeur administrative : Le prix du "sens"

Le secteur de la formation est, par essence, riche de sens. Il s'agit de transmettre, d'élever les compétences, de changer des vies professionnelles. C'est ce qui nous fait lever le matin.

Cependant, cette noblesse est aujourd'hui lestée par une charge administrative écrasante. Entre les contraintes sociales, la normalisation et l'exigence absolue de traçabilité de la moindre activité, le métier s'est bureaucratisé à l'extrême.

L'immobilier, et particulièrement l'activité de syndic, n'est pas en reste côté lourdeur. C'est un métier technique et juridique. Pourtant, à mon sens, l'immobilier reste plus abordable en termes de ratio Investissement vs Chiffre d'Affaires généré. La rentabilité de l'effort y est souvent plus palpable.

2. La relation à l'argent : Transactionnelle vs Occultée

C'est ici que le fossé se creuse véritablement. La différence la plus flagrante réside dans la mentalité des acteurs et leur rapport à la transaction financière.

  • Dans l'immobilier, la relation est transactionnelle avant d'être sociale. Les règles du jeu sont claires : on fait affaire, ou on ne la fait pas. Si j'ai besoin d'un service, je paie pour l'obtenir. C'est une culture du résultat et de la contrepartie immédiate.

  • Dans la formation, la valeur financière est invisible. C'est un secteur où "sans argent, rien ne fonctionne", et pourtant, le coût réel du service est systématiquement occulté par le mécanisme du tiers payant (CPF, OPCO, AIF, alternance...).

Le paradoxe est saisissant : Le bénéficiaire final d'une formation est rarement sensibilisé à la valeur globale du service qu'il reçoit. Il consomme du droit, pas de l'argent sorti de sa poche.

À l'inverse, dans l'immobilier, un copropriétaire est capable de contester avec virulence 3,28 € de frais administratifs pour l'envoi papier d'un document. Pourquoi ? Parce qu'il paie directement. Il est "client" au sens strict du terme, conscient de chaque euro dépensé.

3. Le syndrome du "Tout est dû" vs "l'Apport d'affaires"

Cette déconnexion de la réalité économique dans la formation a des effets pervers sur les relations entre professionnels. Elle a créé une classe d'acteurs — formateurs ou organismes — qui ont intégré l'idée que les services supports ou les opportunités doivent être pris en charge ou fournis gracieusement.

Nous le vivons concrètement via le groupe LinkedIn du RFP et l'audience qui a mis 6 ans à se bâtir grâce à notre investissement. Certains acteurs de la formation estiment que l'accès à cette audience leur est dû, qu'elle doit être mise à leur disposition sans contrepartie, simplement parce qu'ils existent.

Comparons cela avec l'immobilier : Dans la pierre, une mise en relation qualifiée bénéficie très souvent d'une rétribution d'apporteur d'affaires. C'est une norme, une évidence. Il n'est même pas nécessaire d'en discuter, cela se "sait". Celui qui apporte la valeur ou le client est rémunéré.

Pour conclure cet article comparatif

Naviguer entre ces deux eaux m'a permis de comprendre que la transparence du paiement conditionne le respect du service.

L'immobilier, malgré sa rudesse parfois, a le mérite de la clarté : la valeur a un prix. La formation, en voulant protéger l'apprenant et socialiser le coût, a involontairement dévalorisé la perception des services périphériques indispensables à son fonctionnement. Il est peut-être temps, pour les acteurs de la formation, de se rappeler que toute visibilité et tout service support a une valeur économique réelle, tiers payant ou non.

SOURCEwww.club-rfp.fr

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